Il ne faut pas tourner autour du pot : c’est la Bérézina
Le parti socialiste subit une déroute nationale impactant toute la gauche, mise sans distinction, dans le même sac.
Les socialistes perdent des électeurs, des élus, des cantons des départements et des gouvernances. Quand, dans quelques endroits, ils résistent, ils le font en reculant et en perdant une grande partie de l’électorat.
Mais, bien entendu, ils ne sont pas responsables, comme s’il avait une capacité génétique à trouver chez les autres les causes de leur propre échec.
Hollande, Valls, la direction nationale du PS, mettent la déroute sur le compte de la division de la gauche. L’argument est trop rapidement asséné et trop facile. Et pas avéré du tout.
Prenons l’exemple proche de nous du canton de la Presqu’île.
En 2004 : Ps, Pcf et verts se présentent séparés. Seul, le Ps recueille 54 % dès le premier tour. Ps élu.
En 2011 : Ps, Pcf et verts se présentent séparés. Seul, le Ps recueille 53 % dès le premier tour. Ps élu.
En 2015 : Ps et verts se présentent ensemble et Pcf séparé. Allié au Verts, le Ps recueille 32 % au premier tour et 48% au second tour. Ps battu malgré l’union. C’est donc l’électorat qui n’a pas été au rendez-vous.
Donc, il faut chercher ailleurs
Cet ailleurs, il est dans le rejet de la politique économique et sociale du gouvernement Hollande et Valls soutenu par le parti socialiste et la grande majorité de ses élus, députés et sénateurs.
A force de voir valider les options libérales qui satisfont les milieux financiers et voir se déliter la vocation sociale et progressiste de la gauche, l’électorat se fâche, s’éloigne, au mieux se réfugie dans la résignation et l’abstention, au pire, dérive, loin de ses intérêts, vers la droite et l’extrême droite.
Et Valls ressort l’épouvantail qui rappelle la campagne d’affichage socialiste de 1985
Au secours la droite revient
Ce n’est pas un bon présage car les législatives qui ont suivi en 1986 ont été une déroute pour le Ps et la gauche par extension.