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Il n’y a que Manuel Valls pour estimer que les résultats des élections régionales ne montrent qu’une seule défaite : celle du Front National. Plus la ficelle est grosse…
Pourtant, il n’y a pas besoin d’être grand observateur de la vie politique pour voir que la défaite elle est avant tout celle de la politique gouvernementale et par répercussion celle du parti qui la soutient : le parti socialiste, entrainant malheureusement tout le concept de gauche dans sa chute.
Les reculs, ils sont dans toutes les régions y compris dans celles ou le Ps et certains de ses alliés conservent les manettes.
Pire encore, l’humiliation dans les régions où le peuple de gauche s’est vu imposé la capitulation de l’appel au sommet des trois, Hollande, Valls, Cambadélis à voter pour la droite dans le Nord Pas de calais, Provence Côte d’Azur et Alsace, Champagne-Ardenne, Lorraine.
Le comble du comble est dans le Nord Pas de Calais ou la droite prend la région avec les voix socialistes alors que le total des voix de gauche du 1er tour était supérieur aux voix de droite. Cette région a vécu une nouvelle version des Bourgeois de Calais remettant les clés de la ville.
Le prix payé à l’abandon des engagements présidentiels pris devant le peuple de gauche est très lourd pour ne pas dire mortifère
Le PS en paye un lourd tribut mais le Front de gauche et les communistes ne sont pas épargnés en voyant leur électorat stagner.
Faut-il voir là une carence de visibilité des programmes et des idées défendues, un déficit d’explications et d’arguments, une usure de l’électorat déçu voire écœuré à juste titre par les espoirs trahis, les abandons des grandes valeurs de la gauche de solidarité et de progrès social ?
Va-t-on avoir les moyens de trouver collectivement les réponses ? Faisons l’effort.
J’oserai dire qu’il n’y a pas le choix.
D’autant plus que vont resurgir les vieux clichés de l’Union sacrée. Des voix vont monter pour vanter soit le ni droite, ni gauche soit l’urgence d’une grande coalition de la droite et de la gauche, nouvelle version du slogan Tous ensemble, Tous ensemble.
Il pourrait sortir de cette rencontre entre le libéralisme de droite et le libéralisme de gauche de formidables avancées sociales telles celle de la généralisation du travail du dimanche et de nuit, pour répondre à ce besoin impérieux de l’évolution mercantile de la société moderne.
Nenni ! Le monde du travail et le peuple de gauche en particulier n’ont rien à attendre ni du mariage de la carpe avec le lapin qui n’ont jamais fait de petits, ensemble, ni de la vie commune du renard dans le poulailler, ni de l’entente cordiale entre l’exploiteur et l’exploité..
Répondre aux évolutions de la société est nécessaire. Mais, est-on pour cela obligé de faire table rase des fondamentaux et notamment celui d’affirmer que le progrès social à un « coût » et que relever le défi des enjeux économiques et sociaux ne passera pas seulement par des solutions techniques ?
Alors oui ! Rien n’est possible pour le progrès social émancipateur sans les fondamentaux. Tout programme politique qui ne contiendra pas la lutte contre les inégalités est voué à l’échec.
Tout programme politique qui contiendra la lutte contre les inégalités sans évoquer une autre répartition des richesses créées par le travail est voué à l’échec.
Tout programme politique qui évoquera une autre répartition des richesses, sans prendre les mesures pour la réaliser est voué à l’échec.
Et sur ces fondamentaux de choix de société, il n’y a pas de concessions à faire.
Michel Becerro le 15 Décembre 2015
G. CROUZET 21/12/2015 20:15